Un bébé allongé sur un lit est tenu par une femme allongée à côté de lui

Dormir avec son bébé, est-ce une bonne idée ? Voici ce que dit la science

Dormir avec votre bébé ne met pas sa vie en danger, mais ce n’est pas non plus indispensable. C’est plutôt un choix familial que vous devez faire avec votre partenaire.

Cependant, pour prendre la bonne décision, vous devez avoir accès à des informations fiables. Le choix des modalités de sommeil au début de la vie de votre enfant dépend d’une multitude de facteurs. Le soi-disant co-dodo est devenu un sujet polarisant. Les questions importantes entourant cette pratique sont souvent noyées dans un tourbillon d’informations et d’opinions. Les parents peuvent rapidement se retrouver confrontés à des difficultés pour faire le meilleur choix.

En tant que chercheurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières et experts de la petite enfance et du sommeil des enfants et des adolescents, nous avons recensé les études scientifiques sur le cododo afin de montrer les deux faces de la médaille.

Qu’entend-on par cododo ?

Pour commencer, le cododo est un mode de sommeil. Ce n’est pas une méthode utilisée pour s’endormir, même si les modalités de sommeil influencent fortement cela.

Il existe deux types de cododo :

  1. Cododo sur une surface partagée, comme partager le même lit ; et

  2. Le cododo dans la même chambre, ce qui implique de partager le même espace nuit.

Une étude canadienne récente a révélé qu’environ un tiers des mères dorment ensemble sur la même surface, tandis que 40 pour cent déclarent n’avoir jamais dormi ensemble du tout. Une étude québécoise de la fin des années 1990 révélait qu’un tiers des mères dormaient ensemble dans la même chambre.

La Société canadienne de pédiatrie déclare : « Pendant les 6 premiers mois, l’endroit le plus sûr pour que votre bébé dorme est sur le dos, dans un berceau, un berceau ou un moïse qui se trouve dans votre chambre (partage de chambre). »

Deux écoles de pensée

Après avoir découvert, à la fin des années 2000, que le Canada avait des taux de mortalité infantile élevés (un pour mille), la société a adopté une vision plutôt alarmiste du sommeil partagé.

La première école de pensée se concentre sur les aspects médicaux du cododo liés aux risques de dormir avec un bébé, comme l’étouffement, l’écrasement ou la mort subite du nourrisson.

La deuxième école vise à faciliter la pratique de l’allaitement maternel et l’inclusion des valeurs culturelles et familiales et estime que le cododo les favorise.

Ces deux grandes écoles de pensée cohabitent, ce qui explique pourquoi le choix des modalités de sommeil dans les premiers mois peut devenir si difficile pour les parents.

Meilleur pour l’allaitement et la communication

Le co-dodo favorise-t-il l’allaitement pendant la nuit ? Oui, selon des études scientifiques. Mais difficile de dire si c’est l’allaitement qui favorise cette pratique ou si c’est l’inverse. Dans tous les cas, l’allaitement est la principale raison pour laquelle les mères choisissent le cododo sur une surface partagée.

Cependant, aucune différence n’a été constatée entre l’allaitement nocturne et les deux types de cododo. En d’autres termes, dormir dans la même pièce est tout aussi propice à l’allaitement que dormir sur une surface commune.

Il en va de même pour répondre aux besoins de l’enfant. Selon une étude scientifique, le contact physique et la proximité dans une même pièce favoriseraient la synchronisation du rythme circadien de l’enfant avec celui du parent. Cela aide le bébé à consolider son sommeil. Cela rendrait les parents plus attentifs aux signaux du nourrisson dans les deux types de sommeil. Et cela, à son tour, faciliterait la communication et permettrait de répondre facilement et rapidement aux besoins du bébé.

La proximité favoriserait la synchronisation du rythme circadien de l’enfant avec celui du parent.

Moins de stress

S’il est connu que le cododo réduit le stress d’un bébé, cela dépend du niveau.

Une étude qui a interrogé les parents sur ce sujet a révélé que les enfants qui avaient vécu l’un des deux modes de cododo présentaient des niveaux d’anxiété inférieurs à l’âge préscolaire par rapport à ceux qui avaient dormi ensemble pendant moins de six mois.

Une autre étude a montré que les enfants qui dormaient avec un parent avaient une réaction au stress plus faible à l’âge de 12 mois que ceux qui ne dormaient pas. Cependant, lorsque l’on compare une situation de stress plus élevé (par exemple se faire vacciner) à une situation de stress modéré (par exemple pendant l’heure du bain), la différence entre les deux groupes était plus petite. Il convient de noter que plusieurs variables doivent encore être testées pour bien comprendre cette relation, et que les deux types de cododo n’ont pas été comparés.

Un sommeil plus perturbé et fracturé

Les bébés qui dorment ensemble se réveillent plus souvent que ceux qui dorment seuls au début de leur vie. Cela est également vrai pour les parents.

Une étude mesurant la quantité de sommeil à six, 12 et 18 mois a montré que le groupe d’enfants dormant ensemble sur une surface partagée ou dans la même pièce présentait plus d’éveils nocturnes, mesurés par actigraphie à six mois. Ils présentaient également davantage d’éveils mesurés par les journaux de sommeil des mères à six, 12 et 18 mois, par rapport au groupe d’enfants dormant seuls.

À 12 mois, les dormeurs solitaires avaient une durée moyenne de sommeil plus longue. Ces résultats ont été obtenus après contrôle du type d’alimentation (sein ou biberon). Cependant, l’étude n’a pas examiné si les caractéristiques du sommeil différaient entre les deux types de co-sommeil.

Les mères qui dorment ensemble sur une surface commune rapportent que leurs bébés s’endorment plus facilement et plus rapidement, mais se réveillent plus fréquemment. Ils disent avoir choisi cette disposition pour améliorer le sommeil de leur famille.

Les mères ne perçoivent généralement aucune difficulté de sommeil chez leur bébé. Mais lorsque le sommeil des mères est mesuré par actigraphie, il est plus fragmenté et perturbé pendant les 18 premiers mois par rapport à celles qui ont opté pour un sommeil solitaire.

Une autre étude objective révèle que le co-dodo sur une surface partagée à plus long terme (pendant les deux premières années de la vie de l’enfant) est associé à une durée de sommeil plus courte la nuit, à un plus grand besoin de siestes pendant la journée et à une proportion plus élevée de siestes. de difficultés à s’endormir.

Pièce jointe : pas de réponses claires

Le cododo sur une surface partagée est-il associé à un attachement plus fort à l’enfant ?

Ce sujet est controversé.

Certaines études ont signalé un lien d’attachement plus fort chez les bébés qui dormaient ensemble sur une surface commune par rapport à ceux qui dormaient seuls.

D’autres ne signalent aucun lien, positif ou négatif, entre l’attachement parent-enfant et les modalités de sommeil après les six premiers mois de vie de l’enfant.

Le choix des parents

Ces données scientifiques aideront les parents à choisir la configuration de sommeil qui leur convient, à eux et à leur famille. La décision reste un choix parental.

Si vous optez pour une formule de cododo, vous pouvez trouver les mesures de sécurité à mettre en place sur le site de Santé Canada afin de garantir à tous une bonne nuit de sommeil.