Une nouvelle étude de la langue Warlpiri montre comment le « baby talk » aide les petits enfants à apprendre à parler
Généralement, les parents et autres soignants modifier son discours quand ils parlent aux bébés et aux jeunes enfants.
Ils utilisent des phrases simples et des mots spéciaux, comme « nana » pour banane. Ils parlent également lentement, utilisent un ton plus élevé et exagèrent les hauts et les bas de la « mélodie » de leur discours. Dans de nombreuses langues, les soignants exagèrent également leurs voyelles dans un processus appelé « hyperarticulation ».
Les chercheurs appellent toutes ces choses «la parole dirigée vers l’enfant ou le nourrisson». Mais il est aussi communément appelé «maternité» ou «baby talk».
Baby Talk est utilisé dans le monde entier. Une étude de 2022 impliquant des personnes de 187 pays montré les adultes peuvent dire si la parole est destinée aux enfants ou aux adultes, même lorsqu’ils ne sont pas familiarisés avec la langue utilisée.
Notre nouvelle recherche examine comment fonctionne le baby talk dans la langue indigène australienne Warlpiri.
Pourquoi utilisons-nous le baby talk ?
La simplification de la parole et l’utilisation de modifications du langage de bébé facilitent la compréhension des enfants. Mais cela aide aussi les enfants à réguler leur émotions parce que ça sonne plus positif.
En plus de cela, la « mélodie » améliorée est censée attirer et maintenir l’attention des enfants. attention à la parole et les voyelles exagérées aider les bébés apprennent les sons des langues.
Cependant, presque tout ce que nous savons sur la forme et le but de la conversation de bébé est basé sur des études de quelques langues européennes, le mandarin et le japonais.
Ce sont des langues parlées principalement occidental, éduqué, industrialisé, riche, démocratique des cultures. Cela exclut des milliers d’autres langues parlées dans le monde.
Par exemple, alors que la plupart des langues du monde n’ont que cinq à sept voyelles, de nombreuses langues européennes, y compris l’anglais, en ont plus du double, ce qui rend ces langues plutôt inhabituelles. Cela soulève la question des modifications que les locuteurs utilisent dans d’autres types de langues et de cultures.
Utilisent-ils les mêmes modifications de la parole aux enfants ? Et si oui, pourquoi ?
Notre recherche
Notre recherchepublié ce mois-ci, étudie l’utilisation et le but du discours dirigé par l’enfant dans Warlpiri. Warlpiri est parlé en Australie centrale par plus de 3 000 personnes et a trois sons de voyelle : « i », « a » et « u », qui correspondent vaguement aux voyelles de « bee », « bah » et « boo » dans Anglais.
Pour comparer les voyelles des mots parlés aux enfants aux mots parlés aux adultes, nous avons filmé quatre soignants parlant Warlpiri en conversation avec d’autres adultes familiers et quatre jeunes enfants (âgés de deux à trois ans) à leur domicile.
Notre approche considère délibérément les contextes sociaux réels dans lesquels les conversations ont lieu. La plupart des travaux antérieurs ont enregistré des interactions avec des enfants en laboratoire, puis enregistré séparément des interactions soignant-adulte, généralement avec un chercheur inconnu.
Warlpiri baby talk aide les enfants à apprendre de nouveaux mots
Notre étude a montré que les locuteurs Warlpiri, avec seulement trois voyelles, utilisent également des modifications de hauteur et de voyelle dans leur discours aux jeunes enfants.
C’est la première fois qu’un tel constat est établi.
Ceci est similaire à ce que font les anglophones. Mais il existe aussi des différences importantes.
Premièrement, les locuteurs Warlpiri élèvent leur ton et changent la qualité de leurs voyelles afin qu’elles sonnent davantage comme des voyelles produites par des enfants. Cette modification améliore probablement l’attention des enfants à la parole. Comme d’autres recherches ont montré les enfants préfèrent écouter la voix des autres enfants plutôt que celle des adultes.
Deuxièmement, les locuteurs Warlpiri utilisent des modifications de voyelle dans un but pédagogique particulier.
Les soignants Walpiri prononcent des noms avec des voyelles très claires et exagérées. Ceci est différent de la façon dont ils prononcent les voyelles dans d’autres parties du discours, comme les verbes. C’est aussi très différent de la façon dont les locuteurs adultes de Walpiri se parlent. Cela aide les petits enfants à apprendre de nouveaux mots en veillant à ce que les noms des choses (souvent «jouets» ou «nourriture») ressortent dans le discours.
Les adultes ne sont probablement pas conscients du son de leurs voyelles ou de la façon dont ils les modifient. Mais ils sont conscients d’autres aspects de la façon dont ils changent leur discours dans le style baby talk. Comme Alice Nelson Napurrurla nous l’a également dit :
Lorsque nous sommes assis et que nous parlons avec les petits, nous devons toujours utiliser leurs mots […] comme quand on dit ‘mangarri’ [food]’miyi’ [vegetable food]ils disent ‘nyanya’ [food]. Ou quand on dit ‘jinta-kari’, ‘jinta-kari’ veut dire ‘un autre’, mais les petits ils utilisent ‘jija-jayi’ [another one] […] nous devons utiliser leur langage.
Notre étude est la première à observer que les soignants utilisent des modifications de voyelle et de hauteur pour atteindre deux objectifs différents en même temps : retenir l’attention de l’enfant et lui apprendre les noms des choses.
Nous pensons qu’ils sont capables de le faire parce que Warlpiri n’a que trois voyelles. En revanche, une nouvelle étude sur le danois, qui compte plus de 20 voyelles, a révélé que les soignants danois ralentissent leur discours et exagèrent la « mélodie », mais ne pas hyperarticuler leurs voyelles. Cela nous montre que, même si le baby-talk est un phénomène universel, l’inventaire des voyelles de chaque langue joue un rôle important dans la détermination des stratégies que les soignants peuvent utiliser.
Et ensuite ?
Nos recherches montrent à nouveau que le langage des bébés n’est pas une affectation ou une bêtise que font les adultes. Il aide les petits enfants à apprendre le langage.
Les soignants de Warlpiri utilisent de manière sophistiquée les modifications du langage de bébé, ce qui montre l’importance de poursuivre les recherches sur la forme et la fonction de la parole dirigée par l’enfant dans diverses langues du monde entier.